Thèse OT-26568
Thèse: importance des phytates dans les systèmes alimentaires pour la nutrition minérale des populations dans un contexte de transition de végétalisation de l’alimentation.
91120 PALAISEAU
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Présentation INRAE
L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est un établissement public de recherche rassemblant une communauté de travail de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et expérimentales, implantées dans 18 centres sur toute la France. INRAE se positionne parmi les tout premiers leaders mondiaux en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal. Ses recherches visent à construire des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes.
Environnement de travail, missions et activités
L’unité mixte de recherche INRAE-AgroParisTech de Physiologie de la Nutrition et du Comportement Alimentaire (PNCA) est composée de trois équipes dont l’équipe PROSPECT (5 chercheurs/enseignants-chercheurs et un ingénieur de recherche) qui mène des recherches de nutrition et santé publique en s’intéressant aux relations entre consommation de protéines animales et végétales, sécurité nutritionnelle et risque de maladies chroniques. L’équipe a largement développé des approches de modélisation des changements de consommations alimentaires (simulation et optimisation de régimes) et de leurs répercussions sur le risque nutritionnel à court (sécurité nutritionnelle) et long-terme (incidence de maladies chroniques) ; elle évalue aussi d’autres dimensions de la durabilité des régimes alimentaires par des approches multicritères (impacts environnementaux, autres risques sanitaires, etc.). L’équipe s’intéresse tout particulièrement aux transitions alimentaires de végétalisation de l’alimentation et cherche à identifier les facteurs alimentaires et nutritionnels les plus influents en tant que freins et leviers aux transitions durables. La thèse est financée par le département d’alimentation humaine (AlimH) de l’INRAE et le métaprogramme Systèmes alimentaires et santé humaine (SYALSA).
La transition vers des systèmes alimentaires plus durables implique de mieux comprendre les freins et leviers associés aux régimes alimentaires, en particulier leur impact nutritionnel et sanitaire à l’échelle des populations. Les régimes plus végétalisés (riches en fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes et oléagineux) sont reconnus pour réduire les risques de maladies chroniques. Cependant, leur moindre proportion de produits animaux peut entraîner des apports insuffisants en certains minéraux indispensables (fer, zinc, calcium, iode, sélénium…). Le danger est bien identifié pour certains de ces minéraux (fer et anémie, calcium et ostéoporose). Il reste cependant difficile d’estimer ce risque nutritionnel car la biodisponibilité des minéraux varie largement selon de nombreux facteurs alimentaires, et les modèles décrivant l’absorption des minéraux sont variés et souffrent d’incertitudes.
Les phytates, composés naturellement présents dans de nombreux végétaux (légumineuses, céréales complètes, graines, fruits à coque), inhibent fortement l’absorption des minéraux, aggravant potentiellement ces déficiences. Or, les teneurs en phytates varient largement selon les espèces végétales, les procédés de transformation industrielle ou domestique (par exemple le trempage), et les nouvelles formulations d’aliments de substitution végétaux.
Ce projet de thèse propose de mieux caractériser ces phénomènes, afin de produire des connaissances utiles à la santé publique et aux politiques alimentaires. Ces travaux visent à accompagner l’évolution des régimes alimentaires vers des modèles plus sains et durables, tout en limitant les risques de déficiences minérales.
Le projet vise à répondre aux questions de recherche suivantes :
- Dans les régimes occidentaux actuels, quel est le poids des teneurs en phytates des produits alimentaires sur le risque d’inadéquation d’apport en minéraux, et quels sont les principaux déterminants de cet impact (à savoir, quels produits végétaux ont une influence majeure, quel est le poids de la production et de la transformation, et quels minéraux ont une absorption particulièrement restreinte) ?
- Dans une prospective de végétalisation de l’alimentation à décliner selon différents scénarios, quels sont les produits végétaux dont les teneurs en phytates engendrent un risque nutritionnel accru, dans quelle mesure ces teneurs grèvent la végétalisation saine de l’alimentation, et quels en sont les leviers diététiques ou technologiques qui sont actionnables pour permettre une végétalisation forte avec ses produits végétaux ?
Le travail mobilisera un ensemble de méthodes, pour la plupart déjà en place dans l’équipe, permettant de modéliser les effets de changements de consommations alimentaires ou de caractéristiques des aliments sur l’adéquation nutritionnelle et la santé de la population à partir de données représentatives (INCA3).
- Amélioration de la prédiction des quantités biodisponibles de fer, zinc et calcium à partir des quantités d’aliments consommés :
- Affiner la prédiction des quantités de fer et de zinc biodisponibles
- Intégrer, pour la première fois, la modélisation de la biodisponibilité du calcium à partir des récents développements de la littérature
- Construire une base complémentaire d’aliments, incluant notamment ceux contenant des ingrédients protéiques, pour lesquels il faudra recueillir ou estimer des données spécifiques sur les teneurs en phytates (par analyse de la littérature et collecte de données ciblées).
- Modéliser l’impact des teneurs en phytates sur la biodisponibilité des minéraux à l’aide :
- De simulations de changements alimentaires (modélisation in silico).
- De modèles d’optimisation de régimes alimentaires intégrant des contraintes nutritionnelles et environnementales.
- Communiquer vos résultats au niveau de la communauté scientifique (rédaction d’articles scientifiques et participation à des conférences nationales et internationales) mais aussi du grand-public (vulgarisation scientifique).
Cette thèse implique un co-encadrement avec une équipe de recherche s’intéressant aux processus biochimiques et physiques qui gouvernent la transformation alimentaire (équipe Génie des Produits, UMR SAYFOOD), afin de comprendre et analyser l’ensemble des données collectées sur les teneurs en phytates à l’aune des processus de transformation sous-jacents.
Formations et compétences recherchées
Nous recherchons un·e candidat·e curieux·se, rigoureux·se, doté·e d’un bon esprit d’analyse, et intéressé·e par les questions de modélisation santé publique dans un contexte de végétalisation de l’alimentation.
Compétences et connaissances souhaitées :
- Formation de niveau Master 2 ou diplôme d’ingénieur en nutrition, santé publique ou disciplines proches ;
- Capacités en programmation avec, préférentiellement, la maitrise d’au moins un langage de programmation scientifique (SAS, R ou Python)
- Compétences rédactionnelles en anglais
Compétences et connaissances appréciées :
- Capacité à prendre en compte l’interdisciplinarité
- Compétence en modélisation
- Expérience pratique en lien avec la nutrition humaine ou la santé publique
Aptitudes recherchées :
- Candidat·e motivé·e, fortement impliqué·e dans son projet de recherche
- Capacité à résoudre des problèmes scientifiques et à discuter de manière critique les résultats
- De bonnes capacités de communication écrites et orales (en français et en anglais)
- Aptitude au travail en équipe
- Sens de l’organisation et bonne capacité dans la gestion de projet
Votre qualité de vie à INRAE
En rejoignant INRAE, vous bénéficiez (selon le type de contrat et sa durée) :
- jusqu'à 30 jours de congés + 15 RTT par an (pour un temps plein)
- d'un soutien à la parentalité : CESU garde d'enfants, prestations pour les loisirs ;
- de dispositifs de développement des compétences : formation, conseil en orientation professionnelle ;
- d'un accompagnement social : conseil et écoute, aides et prêts sociaux ;
- de prestations vacances et loisirs : chèque-vacances, hébergements à tarif préférentiel ;
- d'activités sportives et culturelles ;
- d'une restauration collective.
Modalités pour postuler
J'envoie mon CV et ma lettre de motivation
Les personnes accueillies à INRAE, établissement public de recherche, sont soumises aux dispositions du Code de la fonction publique notamment en ce qui concerne l’obligation de neutralité et le respect du principe de laïcité. A ce titre, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’elles soient ou non au contact du public, elles ne doivent pas manifester leurs convictions, par leur comportement ou leur tenue, qu’elles soient religieuses, philosophiques ou politiques. > En savoir plus : site fonction publique.gouv.fr