Thèse OT-25868
Analyser les contributions de la fonte de la neige et des glaciers aux débits des rivières des hauts bassins versants montagne, basée sur des simulations à base physique
38400 Saint Martin d'Hères
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Présentation INRAE
L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est un établissement public de recherche rassemblant une communauté de travail de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et expérimentales, implantées dans 18 centres sur toute la France. INRAE se positionne parmi les tout premiers leaders mondiaux en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal. Ses recherches visent à construire des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes.
Environnement de travail, missions et activités
Dans le cadre de cette thèse, nous proposons d’étudier la contribution de la fonte nivale et glaciaire aux débits avec une haute résolution spatio-temporelle en utilisant des simulations issues d’une chaîne de modélisation physique dédiée. Les modèles hydrologiques classiques ne prennent en compte que des représentations simplifiées de la fonte nivale et glaciaire. Toutefois, les avancées récentes en matière de descente d’échelle météorologique et de modélisation spatialisée de la neige et des glaciers permettent aujourd’hui d’envisager une évaluation plus précise des apports en eau de ces composantes cryosphériques et de leur évolution temporelle. Afin de combler cette lacune, la chaîne de modélisation envisagée intégrera des représentations détaillées de la neige saisonnière ainsi que du bilan de masse des glaciers. Les Alpes françaises constituent un terrain d’étude idéal pour développer, tester et appliquer cette méthodologie, grâce à un suivi cryosphérique de longue date (notamment via l’observatoire GLACIOCLIM), des projets de recherche récents et des mesures de débit réalisées par des acteurs publics et privés.
Le projet de thèse s’articulera autour de trois axes principaux. Tout d’abord, des bases de données seront constituées pour alimenter et évaluer les modèles sur 3 à 5 bassins versants dans les Alpes françaises. À cette fin, des données météorologiques seront compilées en collaboration avec Météo-France, tandis que des mesures opérationnelles du bilan de masse glaciaire et des débits des cours d’eau seront exploitées pour valider et affiner les simulations. Des données complémentaires sur la distribution spatiale de la neige seront également acquises, notamment via la photogrammétrie par drone. Dans un second temps, le modèle à base physique FSM2trans sera mis en place sur ces sites d’étude afin de simuler l’évolution spatiale du manteau neigeux et le bilan de masse des glaciers. Enfin, les sorties de FSM2trans serviront d’entrée au modèle hydrologique J2000, qui sera adapté en collaboration avec l’équipe RiverLy de l’INRAE pour simuler la contribution de la fonte nivale et glaciaire aux écoulements à l’échelle infra-saisonnière.
Ce travail permettra ainsi de : 1) explorer les facteurs contrôlant l’accumulation et la fonte de la neige dans l’espace et le temps ; 2) évaluer la capacité du modèle à représenter ces dynamiques observées ; 3) analyser l’importance des processus nivaux et glaciaires dans le régime hydrologique des bassins versants à différentes échelles spatio-temporelles ; 4) comprendre comment les caractéristiques des bassins et les conditions météorologiques influencent ces contributions cryosphèriques à l’hydrologie. Ce projet de recherche se situe à l’interface entre climatologie, hydrologie, nivologie et glaciologie. Il sera mené au sein de l’Institut des Géosciences de l’Environnement (IGE), un laboratoire regroupant des experts issus de ces différentes disciplines, et bénéficiera d’un réseau solide de collaborations nationales et internationales.
1. Compilation et acquisition de jeux de données de forçage et d'évaluation du modèle :
Des champs de forçage météorologique à résolution horaire et pour une période d'étude d'environ 5 ans seront rassemblés pour 3-5 zones d'étude, y compris des bassins versants partiellement glacés et des sites d'observation (GLACIOCLIM, Jardin du Lautaret). Pour le calage et l'évaluation du modèle, les données de distribution de la neige sont particulièrement intéressantes et seront acquis dans le cadre de ce projet pour étendre l'ensemble de données existant. Les mesures opérationnelles du bilan de masse des glaciers et du débit des rivières seront également prises en compte.
2. Modélisation du bilan de masse saisonnier de la neige et des glaciers :
Le modèle de neige dédié FSM2trans sera configuré pour les sites d'étude et évalué par rapport aux observations. FSM2trans a récemment subi de nombreuses ajouts, tels que la mise en œuvre du transport latéral de la neige et de la fonte des glaces. Ce projet représentera l'une des premières applications à un terrain haute montagne, permettant ainsi un calage plus précis pour de tels cas d'utilisation, et produira des simulations spatiales distribuées de la fonte nivale et glaciaire à l’échelle quotidienne.
3. Modélisation hydrologique et analyse :
En dernière étape, les résultats du modèle FSM2trans seront utilisés comme entrée en eau de surface pour le modèle hydrologique J2000. Les simulations hydrologiques résultantes serviront de base pour évaluer la contribution de la fonte nivale et glaciaire aux débits à l’échelle sous-saisonnière.
Dans de nombreuses régions montagneuses, y compris les Alpes françaises, une partie des précipitations est stockée temporairement (ou de façon permanente) dans la cryosphère alpine, principalement sous forme de neige saisonnière et de glaciers. L'hydrologie de ces bassins versants est donc fortement influencée par les processus cryosphériques qui dictent quand et combien d'eau est libéré par la fonte. Les bassins versants alimentés par la neige et les glaciers présentent ainsi des régimes hydrologiques spécifiques, qui sont essentiels pour soutenir les usages de l'eau en aval, en particulier pendant les périodes chaudes et sèches du printemps et de l'été (Van Tiel et al., 2021). Le réchauffement climatique actuel modifie de manière drastique la cryosphère alpine, entraînant des saisons de neige plus courtes, des événements plus fréquents de pluie sur neige et un recul accéléré des glaciers (Matiu et al., 2021 ; Sommer et al., 2020). Combinées à l'augmentation de la fréquence et de la durée des vagues de chaleur estivales, les conséquences de ces changements sur l'hydrologie alpine seront profondes. Une meilleure compréhension du rôle de la neige et des glaciers dans le cycle de l'eau alpin aujourd'hui peut aider à plaider pour la nécessité fondamentale de limiter le réchauffement climatique, ainsi qu'à atténuer l'impact des changements futurs. Cependant, quantifier la contribution de la neige et des glaciers au ruissellement des bassins versants fait face à de multiples défis liés à la disponibilité des données, à l'adéquation des modèles et à la méthodologie (Mimeau et al., 2019 ; Weiler et al., 2018).
Le projet est financé par la Chaire Professeur Junior de Giulia Mazzotti (ANR package). Le travail de terrain bénéficiera de l'observatoire GLACIOCLIM et de la plateforme drones de l'IGE (instrumentation et support de terrain, accès aux données, traitement des données, etc.) Un bureau et l'infrastructure informatique nécessaire sont fournis. Les jeux de données et le code des modèles (dont la plupart sont en libre accès) seront mis à disposition par les directeurs de thèse et les collaborateurs du projet. Enfin, l'accès au centre de calcul Dahu du laboratoire GRICAD sera offert au doctorant.
Formations et compétences recherchées
Votre qualité de vie à INRAE
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