Thèse OT-27514
Impulser la transition agroécologique avec les agriculteurs et les agricultrices : analyse de dispositifs territoriaux de partage de foncier
Auzeville-Tolosane
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Présentation INRAE
L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) est un établissement public de recherche rassemblant une communauté de travail de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et expérimentales, implantées dans 18 centres sur toute la France. INRAE se positionne parmi les tout premiers leaders mondiaux en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal. Ses recherches visent à construire des solutions pour des agricultures multi-performantes, une alimentation de qualité et une gestion durable des ressources et des écosystèmes.
Environnement de travail, missions et activités
Vous exercerez votre activité à l’UMR AGIR (AGroécologie - Innovations – TeRritoires) à l’INRAE de Toulouse, avec des missions de longues durées pour mener le travail de terrain.
Au sein de l’UMR AGIR, vous intégrerez l’équipe interdisciplinaire de recherche INARI (Innovation et Nouvelles Approches de Recherche Intégrée pour la transition agroécologique), composée de chercheurs en sciences sociales et naturelles. Cette équipe cherche à accompagner la transition agroécologique en termes de production de connaissances et de gouvernance démocratique.
Vous serez inscrit.e à l’Ecole Doctorale TESC (Temps, Espaces, sociétés) de l’Université de Toulouse.
Contexte et objectifs de la recherche :
Les agriculteurs ne forment pas un groupe social homogène, comme en témoignent les différentes revendications qui ont émergé lors du mouvement des agriculteurs en 2024. En réalité, une pluralité de groupes d’agriculteurs compose les territoires ruraux, avec des valeurs, des imaginaires, des pratiques et des formes d’organisation singulières (Pachoud et Koop, 2024). Des tensions plus ou moins fortes se dressent entre les différents groupes, structurant des alliances et des confrontations au sein des territoires (Gasselin et al., 2021 ; Ollivier et al., 2024).
Face à la complexité et à l’incertitude croissantes des changements écologiques et politiques, raviver la dimension démocratique des transitions agroécologiques apparait cruciale pour construire ensemble des trajectoires agri-alimentaires territoriales justes et écologiques (Hazard, 2020 ; Lamine et al., 2023). Située dans la continuité des travaux portant sur l’intermédiation territoriale (Nadou et Talandier, 2020), cette thèse s’intéresse aux espaces démocratiques, qualifiés de dispositifs d’intermédiation territoriale, où peuvent s’exprimer la pluralité de manières de voir, de faire et de savoir des agriculteurs et agricultrices d’un territoire pour mettre en œuvre des actions collectives. Ces dispositifs territoriaux peuvent prendre une diversité de formes suivant les territoires (living lab, associations, etc.). Dans cette thèse, nous nous intéressons plus particulièrement à des dispositifs de partage de foncier entre agriculteurs et agricultrices d’un territoire. Nous nous interrogerons sur la capacité de tels dispositifs de partage de foncier à transformer de manière soutenable l’agriculture d’un territoire, et de leur fondement démocratique soit les conditions d’émergence de collectifs d’agriculteurs et agricultrices et les trajets d’apprentissage pour la transition agroécologique.
Plus particulièrement, il s’agit tout d’abord d’analyser comment les dynamiques relationnelles, qui se tissent entre agriculteurs et agricultrices sur le temps long, interviennent dans les changements de valeurs, les apprentissages et concrètement dans le partage de foncier. Ce projet cherche aussi à comprendre comment le contexte territorial influence la dynamique du faire ensemble et comment, en retour, cette dynamique impacte l’agriculture du territoire. Enfin, cette thèse propose d’approfondir les connaissances sur les rôles des acteurs assurant l’animation de tels dispositifs dans la construction démocratique du faire ensemble (Leprince, 2024 ; Pachoud, 2024).
Missions et territoires d’étude :
La personne recrutée réalisera une analyse bibliographique de la notion de dispositif d’intermédiation territoriale, une cartographie des dispositifs spécifiques de partage de foncier au niveau national, puis une analyse comparée d’études de cas approfondies situées dans deux territoires de moyenne montagne. Ces territoires seront caractérisés à la fois par une forte spécialisation agricole, une large attractivité pour des porteurs et porteuses de projet, un accès difficile au foncier et de fortes tensions entre groupes d’agriculteurs et agricultrices. Un premier cas d’étude principal portera sur l’association des agriculteurs du Parc du Massif des Bauges dans les Alpes. Le deuxième dispositif d’étude sera sélectionné à partir du panorama national et des critères définis en début de thèse et avec des prises de contacts préalables (Pyrénées ou Massif Central).
Inscription disciplinaire et théorique :
Cette thèse en géographie adoptera une approche territoriale pour comprendre comment le contexte territorial influence les relations entre agriculteurs et agricultrices participant à un dispositif de partage de foncier et de l’effet de ces dynamiques sur l’agriculture du territoire. La thèse fera également des emprunts en sciences de gestion pour l’analyse des apprentissages et en sciences politiques pour l’étude des processus démocratiques.
D’un point de vue théorique, cette thèse s’appuiera sur la philosophie pragmatique (Dewey 2010, 2011 ; Hache, 2011).
Cette thèse s’inscrira à la fois dans la communauté en sciences sociales sur les transitions agroécologiques et la communauté des géographes sur les transitions territoriales.
Encadrement scientifique :
Carine Pachoud, géographe, Professeur Junior, UMR AGIR, Toulouse
Laurent Hazard, Directeur de Recherches, UMR AGIR, Toulouse
Missions de terrain régulières
Formations et compétences recherchées
- Master en géographie, sociologie, sciences politiques, sciences de gestion, anthropologie ou diplôme d’ingénieur agronome avec une dominante en sciences sociales (relevés de notes de M1 et M2 requis)
- Goût pour le terrain et le lien avec les acteurs territoriaux
- Expériences de terrain en milieu rural et bonne maitrise de méthodes qualitatives (entretiens semi-structurés, observations participantes, analyse de documents, revue de la littérature)
- Expérience appréciée dans la mise en œuvre de démarches participatives
- La maîtrise de logiciels de cartographie et de R sera un plus
- Des connaissances dans les études des transitions agroécologiques
- Excellente maîtrise du français et de l’anglais
- Permis B
Votre qualité de vie à INRAE
En rejoignant INRAE, vous bénéficiez (selon le type de contrat et sa durée) :
- jusqu'à 30 jours de congés + 15 RTT par an (pour un temps plein)
- d'un soutien à la parentalité : CESU garde d'enfants, prestations pour les loisirs ;
- de dispositifs de développement des compétences : formation, conseil en orientation professionnelle ;
- d'un accompagnement social : conseil et écoute, aides et prêts sociaux ;
- de prestations vacances et loisirs : chèque-vacances, hébergements à tarif préférentiel ;
- d'activités sportives et culturelles ;
- d'une restauration collective.
Modalités pour postuler
J'envoie mon CV et ma lettre de motivation
Les personnes accueillies à INRAE, établissement public de recherche, sont soumises aux dispositions du Code de la fonction publique notamment en ce qui concerne l’obligation de neutralité et le respect du principe de laïcité. A ce titre, dans l’exercice de leurs fonctions, qu’elles soient ou non au contact du public, elles ne doivent pas manifester leurs convictions, par leur comportement ou leur tenue, qu’elles soient religieuses, philosophiques ou politiques. > En savoir plus : site fonction publique.gouv.fr